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Sculpteur de Sucre
Le Dragon de feu
C'est le Dragon au souffle embrasé,
C'est la bête que le ciel bénit.
Le monde entend ses ailes claquer
L'Erèbe épouvanté en frémit.
Et l'ombre de son aile d'acier
Vient découvrir l'âme enténébrée.
Il tonne. Et sa langue fourchue
Sème alentour le soufre et le feux.
Dépassant toute mesure, affreux
Il crache et s'esclaffe en cris aigus.
Il siffle et déroule ses anneaux,
Dans les airs et sur la terre,
Ébranlés par l'horrible tonnerre.
Un gémissement monte des eaux.
Tremblent les ténèbres vacillantes.
Dans le noir sans étoile un oeil luit.
L'aile étend sur l'abime sa nuit,
L'ombre s'étend sur l'âme dolente.
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Lev Platonovitch Karsavine (1882-1952)
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